Il y a en France un étonnant paradoxe ; il est permis et encouragé aux immigrés ou descendants d’immigrés d’exalter leurs différences, leurs racines afin d’enrichir le multiculturalisme et le cosmopolitisme ambiant, au détriment même de son appartenance première et fondamentale à la Nation française, ou de lutter contre le racisme dont ils sont victime. En revanche, quand il ne s’agit pas de flatter ou de victimiser ces gens, toute référence à l’ethnie ou à la race est considérée comme xénophobe et infâme. C’est toute l’histoire de l’utilisation des statistiques ethniques.
Ainsi, dans les années 90, temps de l’antiracisme triomphant, nombreuses furent les voix qui s’élevèrent contre la prise en compte de l’ethnicité par les organismes comme l’INSEE et l’INED, accusés de favoriser le racisme ambiant par des enquêtes tendancieuses. On se souvient en 2007 du gigantesque tollé provoqué par la loi relative à la maîtrise de l’immigration, à l’intégration et à l’asile, qui prévoyait une disposition permettant le dénombrement des groupes ethniques. Cette dernière disposition fut censurée par le Conseil constitutionnel, qui déclara que « Si les traitements nécessaires à la conduite d'études sur la mesure de la diversité des origines des personnes, de la discrimination et de l'intégration peuvent porter sur des données objectives, ils ne sauraient, sans méconnaître le principe énoncé par l'article 1er de la Constitution, reposer sur l'origine ethnique ou la race », interprétation plutôt large du principe d’égalité devant la loi. Effrayés, L’INSEE et l’INED s’empressèrent de retirer de leurs enquêtes, leurs questions portant sur la couleur de peau.
Mais depuis quelque temps, foisonnent les colloques et les rapports à propos d’une utilisation des statistiques ethniques dans le but de réduire les discriminations et les inégalités sociales. Ces nouveaux antiracistes, soucieux de mettre en exergue les difficultés dont souffrent les immigrés et descendants d’immigrés, se heurtent aujourd’hui aux réserves et aux objections formulées par leurs camarades des années 90 : c’est l’arroseur arrosé. « Ce ne sont pas les statistiques ethniques qui sont mauvaises en elles-mêmes, c’est leur utilisation qui peut être dangereuses ». Ainsi, utiliser les statistiques ethniques pour montrer qu’un maghrébin a moins de chance de trouver un emploi qu’un français dit de souche serait légitime. En revanche, celles qui consisteraient à corroborer une hypothèse stigmatisante sont à bannir. Démontrer que la plupart des délinquants sont noirs et arabes par exemple, c’est prendre le risque de déclencher une tempête médiatique.
C’est le risque qu’a pris Hugues Lagrange. Ce sociologue qui affirme ne pas avoir fait de statistiques ethniques, mais une simple enquête, est loin d’être un théoricien du front national, bien au contraire. Cependant, il a brisé un tabou fondamental. Pour la quasi-totalité de la gauche et pour une partie de la droite, la délinquance serait un pur produit des conditions socio-économiques. A plusieurs reprises sur ce blog (Tremblez en France ; De l'excuse de la pauvreté) nous avons souligné l’importance des facteurs culturels de la délinquance. M. Lagrange confirme assez largement cette hypothèse, en montrant par exemple que ce qu’il appelle les sous-cultures noires sahéliennes sont celles qui s’adaptent le plus mal à la vie en France. Il n’y a de toute évidence, aucun racisme à faire des constats, afin d’apporter des solutions politiques cohérentes et adaptées à des problèmes réels comme la délinquance et l’intégration.
Laurent.
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Ainsi, dans les années 90, temps de l’antiracisme triomphant, nombreuses furent les voix qui s’élevèrent contre la prise en compte de l’ethnicité par les organismes comme l’INSEE et l’INED, accusés de favoriser le racisme ambiant par des enquêtes tendancieuses. On se souvient en 2007 du gigantesque tollé provoqué par la loi relative à la maîtrise de l’immigration, à l’intégration et à l’asile, qui prévoyait une disposition permettant le dénombrement des groupes ethniques. Cette dernière disposition fut censurée par le Conseil constitutionnel, qui déclara que « Si les traitements nécessaires à la conduite d'études sur la mesure de la diversité des origines des personnes, de la discrimination et de l'intégration peuvent porter sur des données objectives, ils ne sauraient, sans méconnaître le principe énoncé par l'article 1er de la Constitution, reposer sur l'origine ethnique ou la race », interprétation plutôt large du principe d’égalité devant la loi. Effrayés, L’INSEE et l’INED s’empressèrent de retirer de leurs enquêtes, leurs questions portant sur la couleur de peau.
Mais depuis quelque temps, foisonnent les colloques et les rapports à propos d’une utilisation des statistiques ethniques dans le but de réduire les discriminations et les inégalités sociales. Ces nouveaux antiracistes, soucieux de mettre en exergue les difficultés dont souffrent les immigrés et descendants d’immigrés, se heurtent aujourd’hui aux réserves et aux objections formulées par leurs camarades des années 90 : c’est l’arroseur arrosé. « Ce ne sont pas les statistiques ethniques qui sont mauvaises en elles-mêmes, c’est leur utilisation qui peut être dangereuses ». Ainsi, utiliser les statistiques ethniques pour montrer qu’un maghrébin a moins de chance de trouver un emploi qu’un français dit de souche serait légitime. En revanche, celles qui consisteraient à corroborer une hypothèse stigmatisante sont à bannir. Démontrer que la plupart des délinquants sont noirs et arabes par exemple, c’est prendre le risque de déclencher une tempête médiatique.
C’est le risque qu’a pris Hugues Lagrange. Ce sociologue qui affirme ne pas avoir fait de statistiques ethniques, mais une simple enquête, est loin d’être un théoricien du front national, bien au contraire. Cependant, il a brisé un tabou fondamental. Pour la quasi-totalité de la gauche et pour une partie de la droite, la délinquance serait un pur produit des conditions socio-économiques. A plusieurs reprises sur ce blog (Tremblez en France ; De l'excuse de la pauvreté) nous avons souligné l’importance des facteurs culturels de la délinquance. M. Lagrange confirme assez largement cette hypothèse, en montrant par exemple que ce qu’il appelle les sous-cultures noires sahéliennes sont celles qui s’adaptent le plus mal à la vie en France. Il n’y a de toute évidence, aucun racisme à faire des constats, afin d’apporter des solutions politiques cohérentes et adaptées à des problèmes réels comme la délinquance et l’intégration.
Laurent.
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