dimanche 19 décembre 2010

L'armée et les lobbies gays : la fin de la loi "don't ask, don't tell".

C’était inéluctable : la loi don’t ask, don’t tell devait s’incliner devant les revendications des lobbies LGBT américains, les intérêts particuliers d’une minorité d’individus devant l’intérêt général. Que les avocaillons des droits des homosexuels se réjouissent : leurs protégés pourront désormais vivre et assumer pleinement leur préférence sexuelle sur leur lieu de travail et peut être même - qui sait ! - porter plainte contre les fâcheux intolérants qui viendraient leur chercher querelle. Vaste fumisterie que cette abrogation.

Cette loi, pis-aller à l’interdiction initialement prescrite aux homosexuels et consorts d’intégrer l’armée américaine, réussissait un habile compromis entre les droits de ces individus qui, fiers patriotes, considéraient qu’il était de leur droit d’aller donner leur sang pour leur nation, et les intérêts compréhensibles des états-majors de l’armée qui souhaitaient éviter de se retrouver confrontés à des amourettes entre soldats, à des rixes entre homosexuels et hétérosexuels peu compréhensifs, ou à des procès à répétition pour « discrimination », l’ensemble nuisant à la cohérence des troupes et donc à l’efficacité de l’action militaire des Etats-Unis. Incontestablement, cette loi présentait divers inconvénients ; les homosexuels pouvaient vivre assez difficilement d’être réduits au silence alors que leurs compagnons d’armes s’échangeaient des anecdotes égrillardes au coin du feu et n’étaient pas à l’abri de la délation, quand bien même ils cachaient leur jeu le plus habilement possible (c’est-ce qui arriva à l’infortuné Alexander Nicholson), etc.

Au risque de me montrer cynique, il me semble qu’il ne s’agissait pourtant là que de dégâts collatéraux, comme tous ceux qui résultent d’une législation exigeante. En France, il n’est pas possible de devenir policier si on mesure moins d’un mètre soixante, ou pilote de chasse en l’absence d’une vue exceptionnelle. S’en plaindre serait absurde. Tout comme on imagine mal un nain neutraliser un voyou athlétique ou un myope aux commandes d’un rafale, les réserves tenant à l’homosexualité des militaires américains semblaient parfaitement se justifier. Enfin, il est assez largement admis que l’armée n’est pas véritablement le meilleur endroit pour l’épanouissement des homosexuels et le service risque de se transformer en cauchemar pour bon nombre de ceux ou celles qui s’amuseraient à déclamer ou à afficher leurs amours à la barbe de leurs camarades : loin d’agir pour le bien de ces citoyens, l’administration Obama ne réussira qu’à semer la zizanie dans les rangs de son armée, qui avait besoin de tout, sauf de cela.

Laurent.

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2 commentaires:

Mistersims a dit…

On ne sait par où commencer.
J'aimerais bien trouver ici le grand débat argumenté que vous nous vantez tant.

Plusieurs points (voir même l'article entier) soulève mon attention, voire mon exaspération.

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1- "es états-majors de l’armée qui souhaitaient éviter de se retrouver confrontés à des amourettes entre soldats"

Dans les lycées on n'interdit pas à des professeurs de 25ans de faire cours à des élèves de BTS sous prétexte qu'il pourrait y avoir des "amourettes". Non. Cela est interdit et réprimé. Il en va de même pour l'armée ou comme la plupart des lieux de travail. Ceci n'est pas un argument, il n'y a rien à craindre, juste à prévenir et sévir.
La mixité dans les rangs de l'armée étant de mise, demandez vous la même sévérité pour les couples hétérosexuels formés durant leur service ?

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2-à des rixes entre homosexuels et hétérosexuels peu compréhensifs, ou à des procès à répétition pour « discrimination », l’ensemble nuisant à la cohérence des troupes et donc à l’efficacité de l’action militaire des Etats-Unis.

Suivant ce raisonnement, des noirs, des roux ou tout autre minorité susceptible heurter la sensibilité teigneuse de je ne sais quel troufion bagarreur ne devrait avoir de place dans une armée ?
Si l'armée doit "perdre du temps" à révoquer ses élément perturbateurs, qu'elle le fasse. C'est là, je pense, le devoir de toute armée protégeant les valeurs de liberté individuelles (particulièrement aux Etats-Unis). Elle s'honorerait à condamner ce genre d'individus et gagnerait en clarté et cohésion dans ces rangs.

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3- "En France, il n’est pas possible de devenir policier si on mesure moins d’un mètre soixante, ou pilote de chasse en l’absence d’une vue exceptionnelle. S’en plaindre serait absurde. Tout comme on imagine mal un nain neutraliser un voyou athlétique ou un myope aux commandes d’un rafale, les réserves tenant à l’homosexualité des militaires américains semblaient parfaitement se justifier."

Vous avez raison, des "tares" physiques représentent des raisons évidentes pour ne pas recruter quelqu'un.
Mais l'homosexualité est elle physique ? Handicape t'elle de quelque façon que ce soit quelqu'un d'être athlétique, obéissant, discipliné, réactif ?
Non, je ne vois pas qu'est ce qui serait à ce point disqualifiant...

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4-"Enfin, il est assez largement admis que l’armée n’est pas véritablement le meilleur endroit pour l’épanouissement des homosexuels et le service risque de se transformer en cauchemar pour bon nombre de ceux ou celles qui s’amuseraient à déclamer ou à afficher leurs amours à la barbe de leurs camarades : loin d’agir pour le bien de ces citoyens"

Certes il ne l'est pas car les politiques ne font rien pour qu'à cela ne tienne, qu'ils agissent et fassent évoluer les mentalités.
Ne sont ils pas là pour cela, faire progresser la liberté et évoluer le regards que la "majorité" porte sur les "minorités" ?

"Avouer" son homosexualité va contre le bien des citoyens ? Ai-je bien lu ? En temps que citoyen, je pense que vous vous trompez lourdement. Ceux qui sont contre les citoyens sont ceux qui utilisent la menace, la raillerie et la brutalité contre tout individu voulant simplement vivre dans la libre expression des droits de l'homme.
Les homosexuels naissent libres et égaux en droit et ont tout autant le droit de dire "je suis homosexuel" que de dire "je suis auvergnat".

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En espérant que vous répondrez à mes questions et que vous me permettrez de mieux comprendre le cheminement de votre pensée.

Cordialement,

Laurent a dit…

1- Ton argumentation est tout à fait exacte, à ceci près que l’armée n’est pas un lieu de travail comme les autres et qu’en conséquences, doivent s’y appliquer des règles exorbitante du droit commun. Quant à la prévention et à l’éventuelle répression, je ne comprends pas ton argumentation : c’est précisément là l’objet de la loi don’t ask, don’t tell ! Je suis bien évidemment enclin à la sévérité à l’encontre des couples hétérosexuels, puisque de façon générale, j’estime que l’armée doit rester un bloc soudé et efficace. A dire vrai, je pense même que l’instauration de la mixité dans ce domaine est une erreur, mais c’est une autre question.

2- Je comprends où tu veux en venir. Je pensais avoir été clair, mais il semblerait que cela ne soit pas le cas; j’expliquais les raisons qui, à mon sens, appelaient à une pérennisation de cette loi que je considère comme une norme de prévention. Il ne s’agit pas de dire que les homosexuels n’ont pas leur place dans une armée, bien au contraire ! Pourquoi se priver d’une législation qui, en amont, prévenait les risques « d’amourettes » et de « rixes «  et attendre que les problèmes se manifestent de façon flagrante pour les résoudre ?

3- J’ai expliqué les raisons de cette « disqualification » (qui n’en est pas vraiment une) dans l’article et en supra, mais il est vrai que j’aurais dû donner des exemple d’affectations non-physique !

4- L’acteur politique libéral doit en effet s’attacher à la liberté individuelle, sans pour autant cesser de faire primer le bien commun, l’intérêt général. Il peut essayer de faire « évoluer les mentalités » s’il le souhaite, mais, dans notre système majoritaire, qui est censé reposer sur le pouvoir du plus grand nombre, c’est celle-ci qui décide en dernier ressort si elle s’estime prête à « changer de mentalité » ou non. Imposer comme on le fait des mesures à tout va pour toutes les communautés possible et imaginable est antidémocratique, stupide et contraire aux principes universalistes… de la Révolution, tout comme les corps intermédiaire (lobbies et autres relais) furent bannis par les tombeurs de l’Ancien régime.
Avouer son homosexualité ne va pas contre le bien de ses citoyens, c’est évident. Mais quand avouer son homosexualité devient un thème de campagne ou une revendication politique, cela peut être le cas. La sexualité de tout un chacun relève de son domaine privé, et n’a rien à faire sur la scène publique, c’est tout. Enfin, revendiquer des droits et créances EN RAISON de son homosexualité est grotesque.

Bonne journée !

Laurent