jeudi 8 octobre 2009

La collusion entre le mouvement gay et l'alliance libérale dans le champ médiatico-politique.

Si l’on considère que l'homosexualité est normale, naturelle, ce qu'on ne mettra point en doute ici, laissant les experts débattre de leur côté des structures émotionnelles des uns et des autres, pourquoi faut-il que le mouvement gay s'obstine à identifier ce qu'il appelle la "communauté homosexuelle" du reste du monde, œuvrant par là même, à sa différenciation ? Le mouvement Gay refuse qu'on le "juge", mais il se permet de se montrer outrancier à loisir, comme l'on peut par exemple le remarquer à la gay pride, véhiculant médiatiquement des stéréotypes d'homosexuels, particulièrement peu représentatifs. Pour peu qu'on s'interroge sur certaines tenues particulièrement dégradantes que l'on peut observer à cette occasion, (Pour l'identité homosexuelle elle-même !) on se voit immédiatement décrié, taxé d'homophobie : le manège est astucieux. Encore une vérité intangible !

Loin de moi l’idée de dénier (l’extrême) solidarisme et la (grande) vertu des buts poursuivis par le mouvement gay, seulement, posons-nous la question de savoir à qui il profite de façon préférentielle :

L'homosexualité n’a point d'âge, mais il en va autrement du mouvement gay (Tiens, un mot anglo-saxon !), beaucoup plus récent.

Le gay n'étant en rien une catégorie sociale, il s'agit une fois de plus d'un combat qui tend à habilement occulter le fossé qui existe entre... Les homosexuels riches, et les homosexuels pauvres, tout simplement. Seulement, considérer le gay comme une catégorie sociale (L’homosexualité transcende la classe sociale) est particulièrement prolifique, économiquement parlant : transformer l'homosexuel en gay, c'est en faire un type particulier de consommateur (Qui achèterait plutôt tel type de produit, regarderait pink tv, etc) C’est ainsi que l’Etat libéral s’arrange, à gauche comme à droite du mouvement gay. L’acceptation de l’homosexualité étant un haut fait de libéralisme social, il permet le libéralisme économique. La gauche bien pensante s’octroie un supplément d’âme en défendant une (relative) minorité (presque plus) opprimée, et la droite moins solidariste ou moins hypocrite (au choix) fait du profit. Et ainsi on en arrive toujours au même problème : ceux qui peuvent consommer sont favorisés par le système (Gay bourgeois) alors que pour d’autres, pas grand chose ne change. (Homosexuel pauvre.)

Deuxième chose, le mouvement gay se plaint de souffrir de discrimination quant aux droits et avantages dont ils pensent devoir bénéficier. N’y a-t-il pas plus impensable que d’obtenir des droits et avantages au titre de son identité sexuelle, alors même que l’hétérosexualité n’en permet -et encore heureux- aucun ? Les droits et avantages des catégories sociales relèvent certes du débat public, mais il en va autrement des débats concernant l’orientation sexuelle des uns et des autres, qui est propre au domaine privé. Prenons un exemple simple : supposons une mesure de discrimination positive envers les gays (Être étranger c‘est moins à la mode), visant à faciliter l’insertion des gays dans la vie professionnelle. On en viendrait à juger les gens sur leur identité sexuelle, ce qui est anti-égalitariste, et antidémocratique, et probablement à attiser la haine dont le mouvement gay se dit être la cible, du fait des avantages obtenus.

Laurent.

N'hésitez pas à vous abonner à notre flux rss.

24 commentaires:

Sylvain a dit…

Je rajouterai que le "coming-out" (tiens, ENCORE un mot anglo-saxon !) est devenu une obsession
au sein du mouvement gay : l'association act-up a exercé une énorme pression sur un député UMP afin
qu'il le fasse, exposant sa vie privée à la vie publique... Pourquoi ?
Si l'on ne peut même plus avoir sa vie privée sur les points les plus intimes, alors force est de
constater que, comme tu le dis,la différenciation est inéluctable ; les homosexuels les
plus humbles, aspirant à une vie tranquille, sont desservis par ce mouvement.

C'est bien représentatif de l'éternel et triste constat : "la minorité agissante, la majorité
silencieuse".

Emilie a dit…

Je trouve ton raisonnement un peu rapide mon petit Laurent! :)

Tu commences par "si l'on considère que l'homosexualité est normale..." (à peu de chose près) pour ensuite t'interroger sur l'obstination du mouvement gay à vouloir se différencier.
Le fait est que la pour la société, l'homosexualité n'est pas normale. Contrairement à ce que tu dis plus bas quand tu parles d'une minorité "presque plus" opprimée; les homosexuels de tous les milieux sont en permanence et plus ou moins subtilement "persécutés" justement pour leur orientation sexuelle. Et pour que la société arrive à accepter l'homosexualité comme entrant dans un système de normalité qui lui convient, il faut tout d'abord que les homosexuels se forgent leur propre identité et s'affirment, se démarquant ainsi mais dans le but ultime de s'intégrer.
Pour faire simple, tu ne peux pas être accepté pour ce que tu es, si justement les gens ne savent pas ce que tu es. Avant d'être intégrés il faut qu'ils soient vus et entendus. Et le seul moyen qu'ils ont, c'est de former ce groupe identitaire ou au-delà de ça, ils peuvent se retrouver entre eux et avec leurs amis (gay ou non) tout en sachant que s'ils draguent quelqu'un dans une boite (gay donc) ils ne finiront pas aux urgences après avoir été tabassé. Se retrouver dans un lieu où ils pourront être eux-mêmes sans se soucier d'être jugés, stigmatisé (tu parle de cliché mais c'ets l'oeil hétérosexuel qui fait de certains homosexuel des clichés. Aucun gay ne se lève le matin en se disant je doit-être plus féminine que ma soeur sinon je ne suis pas un bon gay. S'il est efféminé, c'est que c'est comme ça qu'il se sent bien et n'a pas envie de le cacher) et parfois même en danger.

Les homosexuels sont donc dans la phase d'affirmation de leur identité, qui passe bien évidemment par leur orientation sexuelle. C'est un besoin pour eux de savoir que la société si elle les marginalise, sait qu'ils existent, qu'ils sont nombreux, et que plus le temps passe plus leur orientation sexuelle n'est plus un fardeau mais une part d'eux-même.
C'est un passage nécessaire, en somme. Je crois que tu pars du principe que la lutte pour leur intégration est non loin d'être aboutie (mais je peux me tromper); alors qu'elle ne fait que commencer! :)

Emilie a dit…

Tu es déjà sortit dans le milieu gay? Tu as des amis qui sont gays?

Bien sur qu'il y a au sein de la communauté gay, des inégalités. En témoigne de récents livres sur l'homosexualité en banlieue. Mais au sein de leur communauté, ils ne sont pas soumis à une société hétérocentriste qui loin de les accepter les rejette toujours, mais de façon plus subtile qu'avant^^

Le coming-out je ne m'étends pas. Je ne suis pas d'accord avec le point de vue d'Act-Up en la matière, mais je comprends aussi pourquoi ils le font.
C'est un désir de montrer aux homosexuels qu'il y a une vie en dehors de l'hétéro-patriarcat de la société. La plupart des homosexuels (pour ne pas dire tous) qui ne font pas leur coming-out, ne le font pas parce que les valeurs d'une société centrée sur un schéma d'hétérosexualité définit comme normal à l'exclusion de toute autre séxualité, sont ancrées trop profondément en eux (elles) pour qu'ils ne ressentent pas la peur de la marginalisation. Ce n'est plus une question de vie privée, mais d'adéquation à la société. Et si Act-Up mène ce combat, ça rentre parfaitement dans cette volonté d'une intégration parfaite de l'homosexualité à la société. Mais je suis d'accord avec toi sur le fait qu'on ne doit forcer personne.

Pour ce qui est de ton paragraphe sur les droits et avantages, je dirais que tout dépend du point de vue! :)
Ce qui pour toi passe par la revendication de droits sur la base de l'orientation sexuelle, n'est en fait que la revendication de l'abolition de nombreuses discriminations basées sur cette même orientation sexuelle.
Et dans le fond, si le but est le même, la formulation change tout^^

Je m'arrête là, même s'il y aurait bien plus à dire, pour te laisser l'occasion de répondre si tu en as envie^^

J'espère que tu vas bien au passage, quand tu veux ce basket hein! :D

Laurent a dit…

Bonsoir ma petite Emilie !

Tout d'abord, je te remercie de ta riche contribution à l'édifice que nous nous efforçons de construire, Sylvain et moi. A présent il me plait de répondre à ton argumentation.

Premièrement, en lisant tes messages, je pense que soit je me suis mal exprimé, soit tu n’as pas compris une chose que je m’efforçais de mettre en exergue dans mon petit texte. Pour moi il n’y a pas identité entre homosexuel et gay. Un gay représente à mes yeux un homosexuel transformé en consommateur différencié et se revendiquant comme tel…Ce qui par conséquent correspond (le plus souvent) aux homosexuels bourgeois, parce qu’il faut avoir de l’argent pour consommer…

Ensuite je dois avouer que je suis loin d'être d'accord avec toi en ce qui concerne l'acceptation de l'homosexualité par la société française. L'alliance politico médiatique libérale s'est bien employée à nous éduquer en ce sens. (D'un point de vue institutionnel, note que sous l'influence de l’évolution des mœurs, et des lobbies, l'homosexualité a été supprimée de la liste des maladies mentales par l'OMS, en 1991 me semble-il, er cela est par ailleurs fort heureux)
Je ne pense pas que se démarquer du reste de la population soit un moyen efficace pour se faire accepter par la société. Au contraire, cela peut se révéler contreproductif, entraîner la marginalisation, et le communautarisme, et par conséquent dresser des nouvelles barrières entre les individus (Comme s'il n'y avait pas assez !). Je crois assez naïvement à l'unité de la Nation, à la solidarité nationale, ce qui m'amène inévitablement à regretter ce qui nous divise. Mais cela nous amène à un autre débat...Revenons gaiement ( !) à notre sujet initial.
Relativement aux agressions…Pour parler franchement très chère, tu me balances là une bonne tarte à la crème en pleine poire ! Evidemment qu’il y a de la discrimination, évidemment qu’il y a de la violence, il n’y a pas de consensus national sur les valeurs, et il est probable qu’il n’y en ait jamais. Il y a des gens qui se font agresser pour des tas de raisons. Existe-il pour autant un communautarisme autour de ceux qui portent –je dis n’importe quoi bien sûr- le béret par exemple ?

Par rapport aux clichés homosexuels, je ne comprends pas trop où tu veux en venir…Ainsi je me contenterais simplement de te demander : Pourquoi les Gays se plaignent-ils de clichés qu’ils entretiennent, peut importe leur provenance ? Pour prendre un exemple très concret, prenons un participant de la Gay pride, presque nu, à l’exception de plumes roses etc. Personnellement, ça m’est totalement égal, mais pense-tu que cet homme là, c’est véritablement comme ça qu’il se sent bien, ou n’est ce pas simplement de la provocation ? Libre à lui, bien évidemment, mais peut-il se targuer de représenter tous les homosexuels, de parler en leur nom et pis : affirmer que critiquer sa tenue est une insulte aux homosexuels du monde entier alors que ceux-ci rougissent de honte à pareils propos ? (Vu au journal télévisé de TF1…) Les homosexuels ne sont à mon avis plus « dans la phase d'affirmation de leur identité »…C’est les gays qui s’y trouvent encore, tout en prétendant représenter l’ensemble des homosexuels, lesquels ne trouvent pas toujours ça très légitime…

Alors je ne sort pas dans les milieux gays, puisque je refuse le communautarisme. Ce qui ne veut pas dire que je ne suis jamais sorti à des endroits ou l’on trouve des homosexuels…Entre autres. Sinon oui, je connais des homosexuel(le)s, et puis je voue un culte à Hard Gay, ainsi qu’à Gunther et aux villages people.
Ensuite, je te cite : « La plupart des homosexuels (pour ne pas dire tous) qui ne font pas leur coming-out… » Tout à fait exact ! En revanche, la plupart des gays, pour ne pas dire tous, le font ! Si les homosexuels ne font pas leur coming-out, outre les subsistances culturelles que tu évoques, il y aussi le fait que la plupart 1- n’en voient pas l’utilité : leur sexualité ne regarde qu’eux 2- n’ont pas le temps de s’en soucier, car ils sont pauvres, travaillent beaucoup, etc.

Anonyme a dit…

Pour terminer sur ton dernier point, je me contenterai d’une simple petite question : quelles discriminations ? Si ton futur employeur est homophobe et que tu es homosexuel, comment veux-tu qu’il le sache, si tu le lui dis pas ? Les patrons se fichent éperdument d’avec qui tu couches, sauf à leur étaler sous le nez…Et cela, qu’on soit homosexuel ou non ça ne se fait pas.

Sylvain a dit…

"Ce qui pour toi passe par la revendication de droits sur la base de l'orientation sexuelle, n'est en fait que la revendication de l'abolition de nombreuses discriminations basées sur cette même orientation sexuelle."

Pour moi, c'est surtout de l'égalitarisme poussé à son extrême : on veut être différent mais en même temps, on veut la même chose.
Pourquoi revendiquer la possibilité d'adopter des enfants alors qu'on est pas sûr de l'équilibre de ceux-ci dans un couple homosexuel ? Pourquoi ne pas attendre un meilleur consensus des experts ?
Le fait que les homos ne puissent pas adopter des enfants peut être considéré comme une discrimination, mais pourquoi donner des droits similaires à des situations différentes ?
Les revendications gays sont contradictoires avec leur volonté de différenciation.

Anonyme a dit…

Bonsoir à tous,

Laurent, si je suis la pensée de ton article. Pour ce qui est de la dénonciation du mouvement Gay (et de l'usine de provocations et d'actes "terroristes" qu'est Act Up) et du fait qu'il faut comme tu le dis la différencier de la majorité des homosexuels, je suis en parfait accord.
Cela dit, je trouve ta vision du monde homosexuel un peu manichéenne : entre l'homosexuel pauvre et l'homosexuel riche.
Ceci ressemblerait à une vision 'marxiste' de l'homosexualité, avec les Gays "consuméristes" donc riches qui discréditeraient les pauvres homosexuels.
Je peut comprendre tes réflexions par l'illustration du réel fossé entre Act UP (libertaire) et l'association "David et Jonathan" (chrétienne). Cependant je coince sur la division entre le riche et le pauvre homosexuel.

Ne serait-ce pas simplement un seul problème de maturité de la part d'une frange des homosexuels en quête de projecteurs?


En tout cas félicitation pour ton article et bon courage à vous deux.

Alexico a dit…

Pourquoi ne pas attendre un consensus des experts? Car des experts ne pourront jamais savoir si, en pratique, un couple homosexuel sera systématiquement un mauvais encadrement pour les enfants?
Il n'est pas possible pour une communauté d'expert d'affirmer à 100% que l'adoption homosexuelle est une bonne chose, ou une mauvaise. Puisque cela dépendra toujours du type de personnes considérées et de la personnalité de l'enfant. Des enfants seront plus "faibles" mentalement et le vivront peut-être mal, quand d'autres le vivront très bien.

Si l'on part du principe que l'homosexualité est acceptée dans la société de manière globale, alors ça n'a rien de dégradant ou de potentiellement instable d'être élevé par un couple homosexuel. Quoiqu'il en soit, cela doit se faire au cas par cas car il s'agit d'une adoption, et que c'est la règle. Je pense qu'il est tout aussi difficile d'accepter de n'être l'enfant de personne (enfant adopté "simple"), que d'accepter d'être l'enfant d'un papa homosexuel et d'une autre nana qu'on ne connait pas. Les deux situations sont des facteurs d'instabilité mentale pour peu que l'enfant soit encadré par des abrutis.

Donc après se cacher derrière le critère de la science sur un domaine aussi difficile à cerner que les sentiments, c'est un peu facile :p

Je pense vraiment que pour que la solution de l'adoption homoparentale soit possible il faut qu'elle soit aussi bien encadrée que celle hétéroparentale. Après, ça n'est qu'une question d'encadrement, l'enfant recevra en principe le même amour et les mêmes valeurs, et ça ne changera pas sa nature.

Darseval a dit…

Bonsoir,

Bon texte, et sujet interessant je partage la remarque d'anonyme sur la catégorisation des homosexuels.

J'aimerai signaler à Alexico, qu'il me semble que ta remarque rentre justement dans le domaine cher au "champ médiatico-politique" que dénonce Laurent.
Car pour moi ce débat de l'homoparentalité thème-clef d'Act Up et de la belle société, est je pense stéril et utilisé par ceux-ci pour sa sensibilité, son aspect vicieux et complexe.

Puisque, il se résumerait simplement à une officialisation de l'homoparenté, qui existe depuis longtemps. Et dont les homosexuels souhaitant réellement une relation filiale arrivent à avoir en procréant avec l'assentiment et coopération d'un couple lesbien ou par la présence d'un fils naturel d'une anciene relation hétérosexuel.

Maintenant à moins qu'il se produise que notre couple d'homosexuel présente pour les deux 'conjoints' des problèmes de stérilité, où qu'ils ne peuvent pas franchir le passage de géniteur(trice), cela est dommage pour eux....
Mais je pense que des parents méritants et responsables (homosexuels ou pas) sont ceux qui font preuves de responsabilisation et perséverance pour obtenir un enfant.

Ainsi que l'ont laisse "les combines naturelles" pour ces couples au lieu de céder à la facilité de l'adoption, qui peut montrer un certain passéisme (relatif bien sur) des futur papas ou mamans. D'où déjà un léer soupçon sur la viabilité de l'adoption (qu'il ne faut pas user de manière gay "consumériste") même avec un bon encadrement.

Pour sur, je ne remet pas en cause l'engagement d'un couple homosexuel dans l'éducation de l'enfant.

Sylvain a dit…

Alexico et Darseval, je crois que vous m'avez pas bien compris ! Je ne dis pas que les homosexuels ne sont pas aptes à éduquer un enfant mais qu'il faut pouvoir en débattre.

Et Alexis, je sais qu'on ne peut avoir un consensus total de la part des experts (je conviens que je me suis mal exprimé), mais en ce moment, la division est tellement grande qu'on ne peut rien décider de manière absolue. Tel est mon point de vue. On discute bien d'autres critères, je ne vois pas pourquoi on ne pourrait pas discuter de cela.

Alexico a dit…

Darseval : je tiens à te signaler courtoisement que je n'ai abordé ce sujet qu'en référence aux propos tenus par Sylvain juste avant les miens :p Je sais bien que le débat sur l'homoparentalité est une question sensible et qui est souvent mise en avant dans les revendications de la communauté homosexuelle, mais ce n'est pas pour autant que le débat à son sujet n'est pas intéressant!

Et sydounet : je sais bien que tu ne dis pas que les homosexuels sont nécessairement de mauvais parents! Là où nos deux esprits diffèrent c'est que tu attends une sorte d'aval d'une autorité morale (les experts), là où je pense que de toute façon ça n'arrivera jamais tant il est difficile de réglementer les sentiments.

Je suis loin d'être un fervent défenseur de l'adoption, pour moi ça n'est pas la solution pour avoir un gosse. Mais si l'on accorde à des couples d'adopter, alors je pense qu'il faut le permettre à tous (même aux couples contenant raphaël :p)

Sylvain a dit…

C'est pas des sentiments mais de la psychanalyse !

C'est un critère : on autorise pas l'adoption pour un homme qui boit par exemple parce que ce ne serait pas bien pour l'équilibre de l'enfant. C'est un critère de même nature, un critère psychiatrique.

Les experts doivent être honnêtes et dire ce qu'ils en pensent sans être animés par leurs sentiments, c'est le principe même de leur travail.

Laurent a dit…

A Anonyme, dont j'aimerais bien connaître l'identité : Il est vrai que je m'avance ici sur un clivage qui peut paraître réducteur. Mais si j'utilise -à dessein- une formulation un peu marxiste, c'est parce que je considère que le mouvement gay occulte la lutte des classes (Comme précisé dans l'article), mais qu'au final on la retrouve dans le fossé qui existe parmi les homosexuels entre les gays, et les autres. Cela étant dit, il s'agirait davantage d'une tendance, que d'un schéma mathématique : les exceptions sont probablement nombreuses et Ton argument des projecteurs trouverait je pense, à s'appliquer. Par quoi penses-tu que cette quête des projecteurs serait motivée, immaturité mise à part ?

S'il m'est permis de rebondir par un peu de psychanalyse basique -Freud me pardonne !- sur le sujet de l'adoption homosexuelle, je dirais cela : L'équilibre parental est pour un enfant, la chose la plus importante qui soit. (Tu as mis le doigt dessus, Sylvain, mais je souhaite approfondir légèrement) Un équilibre est nécessaire à tout niveau, et particulièrement en ce qui concerne la place respective du père et de la mère dans son environnement socio-affectif. Une mère seule qui élève son enfant, c'est peut être très courageux mais c'est mauvais pour celui-ci, parce que ça crée un déséquilibre du fait du manque du père. (Ce qui est une des raisons de mon opposition à la multiplication aux relents égoïstes, des divorces) En ce qui concerne plus particulièrement l'adoption homosexuelle, je dirais que les problèmes qui se posent sont de rôle, de genre et de sexe.
De rôle parce le père et la mère représentant des entités différenciées aux yeux de l’enfant, obéissant à des logiques totalement différentes, ce qui va permettre à l’enfant de se construire par rapport à eux –en opposition, ou par mimétisme- dans un bon équilibre. (Je ne vais pas aborder les rôles que doivent tenir respectivement le père et la mère, retenons simplement qu’ils doivent être différenciés)
De genre, parce que parfois celui-ci ne recouvrent pas le sexe. (Question des transsexuels) est-ce que par exemple, un homme qui se sent femme, peut être accepté en tant que mère potentielle ?
Et au final de sexe, parce qu’on se demande s’il le genre doit correspondre à celui-ci, ou si ça n’est pas nécessaire, et si les rôles doivent être distribués en fonction du sexe !

Ce sujet soulève donc de nombreuses questions, et je pense que l’on devrait attendre encore un peu qu’apparaisse un consensus relatif, pour le bien des enfants.

Unknown a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
Unknown a dit…

On parle d'étudier la capacité des couples homosexuels à éduquer un enfant mais ne faudrait-il pas également s'interroger sur celle de certains couples hétérosexuels?
Concernant le fait que les homos réclament des droits basés sur leur identité sexuelle et donc leur différence, il faut arrêter de se masturber le cerveau pour pas grand chose. Tout ce que les homos réclament (et non pas les gays,terme que j'emploie habituellement mais je viens d'apprendre que ce terme était consumériste...) c'est d'avoir les mêmes droits que les hétéros. Pouvoir se marier, adopter, faire des gosses en ayant réellement un statut parental reconnu par la loi. Et quand je lis que, parce qu'on a choisi un choix de vie différent des autres, il n'est pas légitime de réclamer les mêmes droits, j'hallucine. En quoi l'homosexualité est différente de l'hétérosexualité? Il s'agit juste de deux personnes qui s'aiment et qui veulent, dans la majorité des cas, fonder une famille. On est en 2009, il serait plus que temps d'évoluer parce que s'offusquer que deux personnes du même sexe veuillent se marier et avoir des gamins comme n'importe quel couple, ça fait quand même pitié!
Je paye mes impôts, j'apporte ma contribution à la société, comme tout le monde, et parce que je suis une nana et que je vis avec une femme, je n'ai pas les mêmes droits que si je vivais avec un homme? Et ça serait "bien fait pour ma gueule" car je n'avais qu'à choisir d'être hétéro et à présent je dois assumer d'être homo avec tout ce que cela comporte de discriminations. Mais vous croyez vraiment qu'on choisit son orientation sexuelle? Dans ce cas, essayez de sortir, et je ne parle même pas de coucher, avec une personne du même sexe et vous verrez messieurs les hétéros.
En tout cas, si la France ne me donne pas les même droits que les autres parce que je suis homos, j'irai les chercher ailleurs. La France se passera de moi et ça me fera des vacances car ras-le-bol de la connerie française!

Laurent a dit…

L’éducation des enfants concerne les couples de tout type cela va de soi, et je n’ai pas prétendu le contraire. Si je ne m’attarde pas dessus, c’est parce que ça s’éloigne beaucoup du sujet initial, mais il s’agit d’un sujet qui me tient particulièrement à cœur, et dont il sera très probablement question ultérieurement.

Sur ta conception des revendications homosexuelles, ton intervention est toute à ton honneur, cela étant, penses-tu représenter tous les homosexuels de France ? Cela étant, et navré de te faire « pitié », (Ah, les ravages de la pensée unique...) mais je ne m’offusque pas que des homosexuels veulent se marier et fonder une famille. (Entre autres)
En vérité l’institution du mariage étant à ma grande tristesse vidée de son sens (Divorce généralisé, etc.), autoriser la mariage gay n’est pas une question qui me perturbe plus que ça. A vrai dire, cela m’est égal, ou presque. En ce qui concerne l’adoption, je pense m’être suffisamment exprimé sur le sujet, mais qu’importe, je vais revenir sur la question une fois de plus. Ce n’est pas l’orientation sexuelle des parents qui m’intéresse prioritairement, c’est le développement de l’enfant. Le jour où l’on me prouvera par a+b que le fait d’être élevé par des parents homosexuels n’a aucune incidence sur la construction de leur enfant, je ne m’y opposerai pas !

Et non, je ne pense pas que l’on choisisse son orientation sexuelle évidemment. (Bien qu’il y ait une part de choix AUSSI ! l’orientation sexuelle n’est pas simplement une fatalité, sinon ce serait bien triste !)

Je passe sur la généralisation de la connerie française. La France accordera ces droits de toute façon. Parce que c’est rentable. Donc, pour mon plus grand bonheur, tu n’auras pas à quitter notre si joli pays.

Laurent a dit…

Je rajoute dans un second message, étant victime de l'impossibilité de modifier mon précédent message (snif) que la Liberté est un bien joli mot, que l'on ne doit toutefois pas dissocier de la responsabilité.

Sylvain a dit…

D'abord, un peu de courtoisie ne fait pas de mal. Surtout quand on lit mal : quand on j'ai dit qu'il faut savoir si les parents sont aptes, j'ai bien pris l'exemple des parents alcooliques (hétéros donc) qui ne le sont donc pas.


Ensuite, "avoir les mêmes droits", c'est une expression vide de sens. Pourquoi ne pas donner aux musulmans le droit à la polygamie ? on peut revendiquer des droits partout, tomber dans l'égalitarisme absolu, ça n'empêche pas le problème : biologiquement, l'homosexualité ne procrée pas et DE CE FAIT, n'est pas l'égal de l'hétérosexualité. C'est biologique, et on peut le déplorer si l'on veut... Dès lors, comment veux-tu fonder une famille naturellement ?

mimiy a dit…

A moonworld

Tu demandas
« En quoi l'homosexualité est différente de l'hétérosexualité? »

Comment savoir ce qui est moral ou immoral ?
Comment savoir ce qui est légitime ou pas légitime ?
Comment savoir ce que l'homosexualité est différente de l'hétérosexualité ?

Je réponds

C’est que la MAJORITE qui décide.
C’est ainsi que eux qui construisent la loi.
Quand tu marche dans la rue, il faut s’habiller que de mettre tout nu, ce que dit la majorité.

Ainsi que les hétéros sont majorités dans ce monde.
Plupart d’eux croient qu’un couple d’homos ne parviendrait pas octroyer un bon équilibre aux enfants.

Dura lex, sed lex (Loi dure, mais c'est la loi.)

Unknown a dit…

L'homosexualité n'est pas naturelle?! Alors quid de la contraception? En effet, la sexualité hétérosexuelle est considérée comme naturelle car elle est potentiellement procréatrice mais si consciemment on brime cette capacité procréatrice, c'est tout sauf naturel selon moi donc bon les hétéros qui se prévalent du caractère "naturel" de leur sexualité, ça me fait doucement rire...

En outre, la majorité décide et parce que c'est la majorité elle a toujours raison? On voit ce que ça a donné au cours de l'Histoire c'est sûr! Regardez la solution finale mise en place par l'Allemagne nazie. C'est sûr, ils avaient raison puisque la majorité l'avait décidé ainsi. Je ne vais pas vous faire un cours d'Histoire car les exemples ne manquent pas ;)

Enfin, concernant le caractère illégitime de l'adoption pour les homos. ça me fait bien rire de se voir juger par les hétéros. Pour se permettre de juger, encore faut-il être irréprochable! Les hétéros divorcent, boivent, tapent et parfois violent leurs enfants mais c'est normal, ils sont dans la norme sociétaire! Et après on s'interroge du bien être de l'enfant dans un couple homo mais il faudrait déjà prendre en compte ce que certains vivent dans leur cellule familiale hétéro. Et puis bon, une femme célibataire a le droit d'adopter et pour elle on ne se pose pas la question que l'enfant n'aura pas de modèle masculin sous le nez pour se construire psychologiquement. Et puis bon, l'adoption est autorisée depuis plus de 20 ans aux USA et les enfants de ces couples homos sont équilibrés et surtout hétéros, s'il s'agit de ça dont vous avez peur. Eh oui, nous ne contaminerons pas nos enfants avec notre perversion!

Bref, on constate une fois de plus que la France est un pays arriéré moralement et l'Europe ne s'y est pas trompé puisqu'on est condamné depuis des années par la CEDH pour discriminations relatives à la sexualité et inégalités.

Sylvain a dit…

1) Euh, effectivement la contraception n'est pas naturelle. « Mais si consciemment on brime » => intervention de l'Homme. Ce n'est plus naturel.

2) Ne met pas dans le même sac tout le monde quand quelqu'un dit quelque chose.

3) Encore une fois, par pitié, lis ce qu'on met. On a jamais dit qu'on doit attribuer des enfants à des parents qui boivent. De même, on doit réfléchir sur l'influence de l'homosexualité sur l'enfant, c'est tout, arrête de déformer, c'est ridicule. Et bien sûr, y a des mauvais parents hétéros, encore une fois, on a rien dit.
Tu interprètes ce qu'on dit, on a pas peur des homos, bien au contraire. Comme le dit Sévillia, certains homos ont une sensibilité artistique qui est tout à leur honneur.
Merci de nous donner l'exemple des américains, puisque c'est exactement ce qu'on vise, quand on parle de « gay ». Le capital est très content, de voir tous ces nouveaux homosexuels consommateurs compulsifs !
Des études disent le contraire de ce que tu dis, on dit qu'il faut savoir les écouter, mais toi tu dis qu'il faut juste écouter TES études.

4) Ta conclusion est très intéressante : tu parles de l'Europe, génial ! La CEDH, des juges qui font la loi, c'est parfait ainsi. Vive la démocratie. Merci la CEDH ! Mais bon, c'est bien révélateur... tu votes quoi au juste ? PS, Verts, LCR, Modem, UMP... (ah non dans ce dernier y a encore trop d'arriérés), au choix, autant de partis qui adorent l'Europe anti-démocratique, comme toi.

Sylvain a dit…

Tu interprètes MAL ET de manière PERNICIEUSE*, pardon pour la faute.

Laurent a dit…

Que tu ne sois pas d'accord avec moi, ou avec d'autres, peu m'importe, et je dirais même tant mieux. Nous sommes ouverts au débat. Mais qui participe à un débat, se doit d’en respecter les règles essentielles, sauf à manquer à la politesse. Cela n’est pas ton cas. Je peux envisager que tu comprennes mal mon texte une première fois, et que de plus, tu te sentes outrée, agressée, blessée par des propos que tu as mal interprétés. Je peux accepter qu’abreuvée au biberon des droits de l’homme et de la tolérance, tu penses justifié de t’insurger.

Mais je ne peux accepter de simplement servir de prétexte à l’énoncé péremptoire d’une doctrine tout aussi contestable qu’une autre et inlassablement ressassée. J’ai pris de mon temps libre pour répondre à ton commentaire. Et tu te permets non seulement de l’ignorer, mais de me prêter des propos qui ne sont pas les miens, par des raccourcis hasardeux. A l’avenir, tâche d’être plus constructive (sur la forme), ou bien je ferai comme toi. Je t’ignorerai. Définitivement.

Anonyme a dit…

D'accord avec ce que dit Mimiy ...
Justement, la question du "combien sont-ils" (ou "sommes-nous", c'est selon) est importante.

Personnellement, je n'en ai aucune idée, mais cela me rappelle le commentaire d'un JT : 5 % des femmes et 5 % des hommes sont homosexuels, soit 10 % de la population.

D'un pur point de vue statistique, c'est une ânerie, mais bon, on est plus à ça près dans le débat.