dimanche 1 novembre 2009

Les Verts : sous la plage, les pavés.

Aux élections européennes de juin 2009, les Verts ont obtenu un très bon résultat (à nuancer, par l'abstention record qui réduit en grande partie la portée de cette élection). Après le film « Home », et divers indices, on sentait cette montée depuis un moment. Daniel Cohn-Bendit, en grande forme, s'autorise à traiter Bayrou de minable et jouer avec ses nerfs (ce qui ne lui a pas semblé être très préjudiciable). Quand le résultat tombe, cela reste tout de même surprenant. « DCB » bat même Harlem Désir, grand prophète de l'anti-racisme, en Ile-de-France. On a, ensuite, beaucoup parlé dans les médias de la montée de la préoccupation écologique, et que le résultat des Verts montrait que les Français attachaient une importance de plus en plus grande à l'écologie.

Par cela, les médias contribuent à nous faire avaler que les Verts constituent un parti dont la seule préoccupation se trouve dans l'écologie. Il s'agit de rétablir une vérité trop oubliée par les électeurs des Verts. Si l'écologie est une question de très haute importance, qu'il est légitime de vouloir, dans une certaine mesure, défendre l'idée de respect de « notre » Terre, les électeurs ne doivent pas être aveuglés par cela. Les Verts ont, en effet, une idéologie politique bien développée (qu'elle soit bonne ou pas, ce n'est pas notre propos ici) que beaucoup ignorent.

En effet, si d'abord, les Verts sont proches du Parti socialiste, ce n'est pas un hasard. Ce n'est pas aussi lié au fait que la défense de l'écologie implique nécessairement un rapprochement avec ce parti. Ensuite, prenons un exemple : N. Mamère est favorable à la légalisation du mariage homosexuel. Est-ce de l'écologie ? Dans le même sens, « DCB », est, selon son propre discours, un libertaire. Et, cela implique de nombreuses conséquences politiques : anti-étatisme, anti-nationalisme, anti-autoritarisme (« Il est interdit d'interdire ») etc.

On peut être en accord avec cette philosophie et le vote « Vert » devient alors logique. Mais de nombreuses personnes ne le sont pas, et votent « Vert » car ils accordent une place importante à l'écologie. Mais cela est un piège, car ce n'est pas un parti apolitique. En fait, les « Verts » sont un parti comme les autres : ils ont une idéologie politique, et une place importante est faite à la question écologique dans leur programme. C'est effectivement le cas de tous les partis politiques majeurs. La seule différence, c'est que les « Verts » ne mettent que cela en avant... Par opportunisme bien sûr. Et, par cela, ils trompent volontairement de nombreuses personnes; le résultat, finalement, ne surprend plus. Sous l'apparence d'un discours semblable à une plage naturelle et écologique, des revendications insoupçonnées, mais fortes et porteuses en revendication.

Sylvain.

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4 commentaires:

Aurélien a dit…

Excellent votre article, ça méritait en effet d'être souligné... (désolé pas le temps d'argumenter plus, j'ai du boulot en retard mais c'était juste un test).

mimiy a dit…

Très bonne article
Bien sure. Il faut être lucide et intelligente.

Je souligne vos dires que Les Verts ne sont pas une partie apolitique, ils ont une idéologie politique, et une place importante est faite à la question écologique dans leur programme

Darseval a dit…

Bonsoir,

Je suis d'accord avec ton article.
Il est vrai que cela constitue une des raisons pour lesquels, les Ecologistes n'arrive pas à tenir une liste commune avec notamment le très médiatique et indépendant politiquement Nicolas Hulot, qui n'a fait que "menacer" les différents partis d'entrer dans la scène politique aux présidentielles

Les Verts ont toujours aspirés à maintenir leur indépendance politique notamment vis à vis du PS, même si ils ne cachent pas leurs affinités (Les verts ne sont ils pas des socialistes pas mûrs...) Et comme tu le dit dans ton article, l'écologie n'est qu'une partie de leur programme. Ceci peut expliquer leur volonté d'indépendance. A l'instar par exemple, de CAP 21 qui lui s'est fondu avec l'UDF lors de la création en 2007 du MODEM "une nouvelle force politique indépendante", qui a d'ailleurs à l'époque recruté pas mal d'anciens militants verts (Tel Benamias).

Ainsi quelle peut être la différence des Verts avec les autres forces politiques? Sinon qu'ils ont réussi à s'approprier les débats sur l'écologie sur la scène politique, il faut leur reconnaître qu'ils ont été dans les premiers a abordé les problèmes environnementaux comme une priorité.

Dans une période, où il faut faire de l'écologie une priorité et non la divinisée comme on l’a vu par certains à Copenhague.
Ils ont réussi je pense cette année à devenir la troisième voie devant le modem, leur principal rival contre les deux grands PS et UMP. Ainsi devrons nous subir leur « modernisme » et reforme sociétale libertaire à la noix…. (je suis pessimiste mais y a-t-il une alternative ?)

Sylvain a dit…

Je suis également d'accord avec toi. On peut même craindre qu'ils supplantent le PS à long terme.

Car, comme je ne l'ai pas réellement affirmé dans l'article (ça viendra), l'idéologie des Verts est... ridicule et dangereuse (euphémisme).