dimanche 21 mars 2010

Du réflexe pavlovien illustré par l’affaire Zemmour : la Nation victime.

Quand Zemmour expliqua, dans l'émission « Salut les Terriens » d'Ardisson, « pourquoi on est contrôlé 17 fois? Parce que la plupart des trafiquants sont noirs ou arabes, c’est comme ça, c’est un fait » (en réponse à un invité, qui accusait au passage les policiers de racisme, sans que cela « n'émeuve personne » comme le rappelle Zemmour), tout de suite ce fut la déferlante. La LICRA et SOS-Racisme ont déjà porté plainte. Le MRAP a saisi le CSA qui « examine de très près » les propos du journaliste. On songe à le virer de France Télévisions, alors que son atout audience est considérable (c'est d'ailleurs pour ça que, pour l'instant, on l'a gardé). Sans oublier toutes les haines qu'il provoqua, et qu'il provoque toujours.

Eric Zemmour, un raciste ? Mais que ne faut-il pas entendre ! Et pourquoi pas Zemmour antisémite, pendant qu'on y est ! C'est vrai ça, son regard sur Pétain n'est pas celui que l'on devrait tous avoir ; son avis sur l'affaire Dreyfus n'est pas tranché comme convenu ; il ne s'acharne pas sur Maurras, ce pourfendeur des juifs. Il aurait presque tous les critères de l’antisémite selon le dictionnaire gauchiste ! Sauf qu’il est juif.

C'est que la bêtise conserve un minimum d'intelligence. Elle sait que pour rester crédible, il lui faut éviter de tomber dans l'absurdité la plus totale. Mais la bêtise reste la bêtise : le racisme dont on l’accuse n’existe pas. Les propos qu’il a tenus, Malek Boutih, ancien président de SOS-Racisme et prétendant à la présidence de la HALDE, les avait déjà exprimés. Je ne porte pas cet homme dans mon cœur, mais je sais qu’aux yeux de nos petits bien-pensants de gauche, il n’est pas étiquetté « raciste ».

Mieux encore l’explication de Zemmour lui-même : la gauche nous a toujours dit que la délinquance trouve ses origines dans la pauvreté ; cette même gauche nous a ensuite expliqué, depuis les vagues d’immigration, que les immigrés sont touchés par la pauvreté. Dois-je continuer ?
Cette affaire n’est en fait qu’un exemple parmi des milliers et reflète un vice plus large. En effet, comme l’a signalé Laurent dans son excellent article sur l’appauvrissement de la langue (De l'appauvrissement de la langue à la fin de la pensée), les mots et la pensée sont étroitement liés. Dès lors, la guerre sémantique revête une importance majeure. La guerre des mots, c’est une guerre idéologique.

On comprend pourquoi les tenants de la pensée unique gauchisante se sont appliqués à former leur armée composée de petits-bobos en quête de supplément d’âme, vêtus de tee-shirt ou autres médaillons altermondialiste, anarchiste, anti-raciste ou anti-français ; de français « issus de la diversité », plus précisément des français que nos gauchistes ont invité à afficher leur différence ; et également, c’est le plus triste, de simples gens formatés dans la pensée « gaucho-droit de l’hommiste », croyant sincèrement « penser bien » en raisonnant comme on leur dit dans les médias.

Comme dans toute guerre, chaque belligérant a une stratégie. A gauche, elle est bien définie. Les généraux gauchistes ont bien compris la leçon de Nobert Elias : de nombreux actes, manières de vivre et pensées sont intériorisés grâce un « processus civilisationnel ». Sur le plan psychologique, ils ont scruté les travaux d’Ivan Pavlov qui montra que si l’on accompagnait le repas du chien avec une odeur prédéfinie, alors à un moment donné, le chien se mettra à saliver si on le soumet à cette même odeur, sans même qu’on lui amène la nourriture. Il suffira désormais d’asséner pendant plusieurs décennies que toutes critiques de l’immigration ou sur les immigrés cachent (enfin, aujourd'hui, le verbe « prouver » serait même plus adéquat) un racisme, un fascisme. Ainsi le conditionnement pavlovien sera-t-il mis en place. « L’affaire Zemmour » montre que cette tactique est une réussite.

Le pire, c’est que ces gens desservent les immigrés qui désirent réellement s’assimiler. Pourquoi ? Car ils veulent nous faire croire à un monde bisounoursien, où tout serait amour : évidemment, beaucoup de français ne sont pas dupes, et, déçus, ils se replient au point de ne plus croire aux immigrés assimilés, désireux pourtant de se fondre dans la communauté française.

Le creuset français est mort, mais bien sûr, réjouissons-nous, l’immigration est une « chance pour la France »... Pourtant il faut appréhender la question immigratoire pour préserver une Nation, et donc un vivre-ensemble réel fondé sur un « plébiscite de tous les jours », sur un héritage commun, sur une histoire partagée, sur le respect des anciens et artisans de notre histoire et de notre culture, le tout dans le cadre d’un territoire fruit de l’histoire. Mais estimer qu'il faille y réfléchir, c’est prendre le risque de se trouver dans la ligne de mire des gauchistes. Les conséquences ne sont pas des moindres : animosité, mépris, ostracisation voire tabassage... il est dur de penser librement.

Sylvain.

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Eric Zemmour le sait très bien, il a été utilisé par les médias comme un monstre, comme l’idéal type du réactionnaire fascisant, véritable danger latent contre lequel se battent farouchement les hérauts de la pensée unique, pour exalter la tolérance, l’antiracisme, l’écologie, la citoyenneté mondiale, etc. Seulement, les médias croyaient avoir un chien en laisse, mais ont très largement sous-estimé Eric Zemmour, qui a trouvé son audience, ce qui effraie terriblement nos amis bien-pensants, qui traquent à présent chez lui le moindre « dérapage » pour obtenir sa censure.

Cet acharnement sur le journaliste témoigne une fois de plus d’une propension des bien-pensants à fuir les faits, à occulter la réalité des banlieues, dissimulée sous l’égide de l’antiracisme.

Mais en ignorant les problèmes, on ne les règle pas, on les aggrave.

Laurent.

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4 commentaires:

Unknown a dit…

Je n'ai pas vu l'émission , mais s'il a dit les choses telles que vous les rapportez , alors bien sûr que ça pose problème.
Pourquoi est ce que ça pose problème ?
Parce-que ça n'est pas parce-qu'on énonce des faits que c'est suffisant en soi. Il ne pouvait pas ignorer que les propos qu'il a tenu seraient forcément interprétés comme étant des propos racistes , alors que les même propos tenus par Malek Boutih ne le seraient pas. On ne peut pas poser comme postulat que tout le monde interprète nos propos de façon objective (ou exacte ou restrictive , c'est comme vous voulez) , cela reviendrait à nier toutes les nuances, les contextes et autres sous entendus qui font la différence entre la communication humaine et la communication informatique.
En l'occurrence il ne pouvait pas ignorer que son propos serait interprété comme il l'a été et à partir de là on peut se demander si ça n'est pas ce qu'il voulait, par provocation sans doute. Mais il y a un moment où la provocation ne sert plus à rien, c'est lorsqu'on finit par se discréditer.

Sylvain a dit…

Comme je l'ai dit, peut-être pas assez bien, il a dit ça en réponse d'un type qui disait que les policiers interrogeaient que des noirs et arabes (sous-entendu ce sont des racistes).

Quand bien même ce serait in abstracto, ou est le mal à dire que "la plupart des trafiquants sont noirs ou arabes" si c'est la vérité ?

"En l'occurrence il ne pouvait pas ignorer que son propos serait interprété comme il l'a été et à partir de là on peut se demander si ça n'est pas ce qu'il voulait, par provocation sans doute"
Peut-être. Mais est-ce de sa faute ? doit-il se taire parce qu'il sait qu'il sera mal (on parle bien de mauvaise interprétation) interprété ?

Et de surcroît, il s'est expliqué juste ensuite (sur le fait que les immigrés sont pauvres etc.). Son explication n'a même pas été entendu. Donc voyez-vous, le vrai problème, c'est qu'on veut juste le traiter de raciste. C'est pas Zemmour le problème.

Sylvain a dit…

Zemmour est convoqué concernant un licenciement du journal Figaro. Bien que Mougeotte aurait assuré que la décision n'est pas encore prise, on a rarement vu des convocations préalables au licenciement ne pas déboucher sur un licenciement...

Darseval a dit…

Noem a dit:
"En l'occurrence il ne pouvait pas ignorer que son propos serait interprété comme il l'a été et à partir de là on peut se demander si ça n'est pas ce qu'il voulait, par provocation sans doute. Mais il y a un moment où la provocation ne sert plus à rien, c'est lorsqu'on finit par se discréditer."

Ainsi on n'aurait plus le droit de dire un mot, une phrase,...

Ne nous reste t-il donc seulement qu'à beuuler???

(on peut tous de même contaster que de nombreuses personnes dans le corps électoral aiment la verve franche d'un Georges Frêche ou d'un Le Pen qui ne maquillent pas leurs pensées et réactions)