Aujourd'hui, que des jeunes aient l'impertinence d'empêcher des élèves de suivre leurs études me révolte. Ils prétendent défendre leur « liberté d'expression », ils ne font pour la plupart que s'amuser. Les uns affichent leur romantisme révolutionnaire, le Che en modèle (Article sur la vogue de l'anarchisme), les autres suivent par mimétisme, pour être avec les « potes » ; les unes se prennent pour Marianne -guidant le « peuple »- et se veulent égéries par pur narcissisme féminin, les autres pour se faire remarquer aux yeux de leur « amoureux ». Au mieux, ils défendent réellement leurs « idées » vaguement conceptualisées, mais dont ils estiment qu'elles ont une valeur : dans notre époque, tout se vaut. Les lycéens ont le droit de s'exprimer, nous dit-on. Mais la citoyenneté n'implique-t-elle pas un apprentissage ? Au moins un minimum de maturité et de compréhension du monde social ? Dans ce cas là, pourquoi ne pas abaisser l'âge du droit de vote encore et toujours plus bas ?
Cependant, admettons que certains soient animés par un sentiment d'injustice et possèdent un minimum de concept. Cela ne résout pas la question primordiale de cette histoire : pourquoi bloquent-ils ?
La raison est très simple ; elle est même quasi-officielle. Il s'agit en effet de pouvoir manifester tout en empêchant que les cours se poursuivent... Il serait injuste que pendant qu'eux lèvent le poing dans la rue, usent de leur « liberté d'expression », d'autres puissent continuer à travailler !
On peut voir là tout le gauchisme résumé : nous sommes tolérants, certes, mais certains méritent plus la tolérance que d'autres. Il faut défendre la liberté d'expression, mais seulement la nôtre : celle des lycéens qui veulent aller en cours pour une raison qui leur est propre, qu'ils estiment ne pas avoir la compétence requise pour se prononcer, qu'ils soient favorables au projet du gouvernement (ce qui est également, aux dernières nouvelles, un droit), ou même qu'ils ne le défendent pas mais qu'ils veulent tout de même aller en cours, ce n'est le problème de nos révolutionnaires en herbe.
Au fond, le problème majeur réside dans le rapport entre générations. On ne peut jeter l'opprobre que sur ces lycéens qui bloquent. C'est une bonne partie de la société en effet qui n'ose plus afficher une réelle fermeté à leur égard. Pire, elle les justifie.
Ce manque d'autorité permanent n'est au final que le fruit d'un mouvement initié depuis un long moment et dont le paroxysme nous est bien connu. Mai 68 eut pour objet de diaboliser toute autorité : puisque l'autorité c'est le fascisme, il faut désormais « écouter les jeunes » ; on n'en oublie d'autant plus qu'il faut d'abord leur inculquer (par l'autorité) des connaissances, pour qu'ils puissent exprimer une idée, une pensée ! L'autorité veille à ce que l'enfant s'attèle au travail et évite par là-même de s'adonner à des plaisirs vains. Est-ce une horreur ?
Que des lycéens estiment qu'ils sont aptes à avoir une opinion, soit ; que des professeurs ou des intervenants nous expliquent qu'il faut les laisser s'exprimer, d'accord, passons. Mais, au moins, qu'ils laissent les autres lycéens se former à leur rythme.
Sylvain.
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Cependant, admettons que certains soient animés par un sentiment d'injustice et possèdent un minimum de concept. Cela ne résout pas la question primordiale de cette histoire : pourquoi bloquent-ils ?
La raison est très simple ; elle est même quasi-officielle. Il s'agit en effet de pouvoir manifester tout en empêchant que les cours se poursuivent... Il serait injuste que pendant qu'eux lèvent le poing dans la rue, usent de leur « liberté d'expression », d'autres puissent continuer à travailler !
On peut voir là tout le gauchisme résumé : nous sommes tolérants, certes, mais certains méritent plus la tolérance que d'autres. Il faut défendre la liberté d'expression, mais seulement la nôtre : celle des lycéens qui veulent aller en cours pour une raison qui leur est propre, qu'ils estiment ne pas avoir la compétence requise pour se prononcer, qu'ils soient favorables au projet du gouvernement (ce qui est également, aux dernières nouvelles, un droit), ou même qu'ils ne le défendent pas mais qu'ils veulent tout de même aller en cours, ce n'est le problème de nos révolutionnaires en herbe.
Au fond, le problème majeur réside dans le rapport entre générations. On ne peut jeter l'opprobre que sur ces lycéens qui bloquent. C'est une bonne partie de la société en effet qui n'ose plus afficher une réelle fermeté à leur égard. Pire, elle les justifie.
Ce manque d'autorité permanent n'est au final que le fruit d'un mouvement initié depuis un long moment et dont le paroxysme nous est bien connu. Mai 68 eut pour objet de diaboliser toute autorité : puisque l'autorité c'est le fascisme, il faut désormais « écouter les jeunes » ; on n'en oublie d'autant plus qu'il faut d'abord leur inculquer (par l'autorité) des connaissances, pour qu'ils puissent exprimer une idée, une pensée ! L'autorité veille à ce que l'enfant s'attèle au travail et évite par là-même de s'adonner à des plaisirs vains. Est-ce une horreur ?
Que des lycéens estiment qu'ils sont aptes à avoir une opinion, soit ; que des professeurs ou des intervenants nous expliquent qu'il faut les laisser s'exprimer, d'accord, passons. Mais, au moins, qu'ils laissent les autres lycéens se former à leur rythme.
Sylvain.
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3 commentaires:
Le gauchisme résumé :
Il est impérative de défendre la liberté d'expression, mais uniquement la leur : par conséquent, le blocage est conforme à leur raisonnement.
Mais oui !
Que de foot réalisés pendant cette période de grève.
Etant en province, il est assez marrant de voir les plus motivés manifester à 30 dans les rues. C'est caricatural et pitoyable à souhait!!
Il est sur que de nos jours les manifestations étudiantes ne veulent plus rien dire. Car trop de maifestations tue la Manifestation.
Il s'agit désormais à chaque année de trouver une bonne raison pour faire le zouave dans les rues.
Je m'en suis vite lassé lors de mes années lycée. ( le CPE c'était bien: la belle époque!!)
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