dimanche 21 février 2010

Soljenitsyne, un visionnaire de la déshumanisation de l'Occident.


« J'estime que ce XXème siècle opulent et matérialiste ne nous a que trop longtemps maintenus, les uns par la faim, les autres par l'aisance, dans un état de semi-bestialité » expliquait Soljenitsyne dans L'erreur de l'Occident.

12 février 2010 : « Trois adolescentes de 14, 15 et 17 ans ont été mises en examen hier soir à Grenoble pour actes de tortures et de barbarie, séquestration avec violence et extorsion de fonds, après avoir séquestré, volé et frappé un voisin quinquagénaire » (Site internet « Le Figaro »). Oui, bien sûr, c'est une horreur; mais je ne veux pas faire de sentimentalisme.
À la fin de l'article, le journaliste cite une responsable de la police : ces filles « ont expliqué qu'elles avaient besoin de dépenser de l'argent et de faire la fête ». Quand j'ai commencé à lire l'article, j'avais plus ou moins deviné ce motif : pas très difficile, effectivement. Mais pourquoi n'est-ce pas étonnant ?

Parce qu'aujourd'hui, notre société, et plus particulièrement les jeunes, baignent dans un matérialisme omniprésent, comme le signalait déjà Soljenitsyne. Entre l'utilitarisme de Bentham et le libéralisme économique, à l'origine entre autres du « désenchantement du monde », la société occidentale dérive dans la sacralisation de l'individu.
Dans le même sens, Mai 68 (quand on vous dit que Mai 68 est l'allié objectif du capitalisme !) et l'anéantissement de la morale catholique, ou toutes les valeurs qui s'en sont inspiré, ont provoqué la destruction des liens sociaux, au profit d'une société ultra-individualiste et ultra-matérialiste, ne concevant les liens sociaux qu'en rapport matériel.
Cette société, beaucoup de gens y consentent, car Mai 68 plaît, attire, satisfait des désirs refoulés, contrairement à l'instauration d'une dictature. « La pression déclarée du mal corrompt les hommes d'une manière moins pernicieuse qu'une insidieuse séduction »...

Matériellement, toutes les jeunes filles n'ont pas les moyens de s'acheter du maquillage, d'être à la mode et de consommer tout le temps. Nos trois présumés coupables, probablement « émancipés », n'avaient pas les moyens de poursuivre une surenchère consumériste par leurs propres moyens financiers (enfin ceux de leurs parents, cela va de soi) à laquelle notre société incite; et à laquelle, très probablement, elles aspiraient fortement (il suffit d'ouvrir les yeux pour voir ce que sont la plupart des jeunes filles de nos jours). Je ne sais pas quelle était leur condition financière exacte, mais cela importe peu. Ce qui importe, c'est qu'elles sont arrivées au point de rupture. Elles peuvent bien être riches, la consommation n'a pas de limite.

Alors certes, le passage à l'acte est extrême, et fort heureusement, il ne suffit pas de vouloir consommer pour en arriver jusque là (beaucoup d'autres facteurs seraient à prendre en compte). Mais cela n'enlève pas ce que suggère cet acte, représentatif de ce qu'est devenue notre société. L'extrême violence – indirecte, donc pernicieuse – des liens sociaux, réduits à des rapports matériels, et la désagrégation totale de ces mêmes liens au profit de la société de consommation, se trouvent là illustrées dans ce « fait divers ».
Mais, je laisse Soljenitsyne l'expliquer avec beaucoup plus de talent : « Tout ceci n'est que l'épaisse et grasse conséquence d'une prospérité érigée en fin dernière de l'existence, en lieu et place de la noblesse d'esprit, des nobles idéaux dont l'Occident s'est départi ».

C'est toujours drôle de voir une grande partie de notre société et la plupart des jeunes s'accorder à cracher sur le « Travail, Famille, Patrie ».

Sylvain.

N'hésitez pas à vous abonner à notre flux rss.
Lire la suite ...!

mardi 9 février 2010

Les appas du mâle.

Dans la société libérale-libertaire dans laquelle nous vivons, la collusion systématique entre le libéralisme social et le libéralisme économique, maintes fois décrite et décriée dans ce blog a transformé dramatiquement l’image et le rôle de l’homme (partant, du père). Le libéralisme social a, par le féminisme, châtré psychologiquement l’homme, alors que le libéralisme économique, en le poussant à la consommation, l’a physiquement féminisé.
Cet homme féminisé qui constituait auparavant l’exception (poètes, homosexuels, etc.) a tendance à s’imposer comme modèle de référence, notamment chez les jeunes. Il s’agit du « métrosexuel » que nous entendrons au sens le plus large possible.

Le terme métrosexuel, datant des années 2000 renvoie à l’idéal-type de l’homme féminisé. Faisons tout d’abord un peu de sémantique. « Métro » renvoie à métropolitain. En effet, le métrosexuel consomme, et il consomme même beaucoup pour entretenir son apparence physique. Or, où peut-on consommer si ce n’est dans les grandes villes ? L’adjonction à « métro » du terme « sexuel » est plus intéressante qu’il n’y paraît de prime abord. Ce mot doit être entendu dans le contexte de la séduction, de l’attirance sexuelle. L’usage et l’histoire nous apprennent que les hommes conquièrent, et que les femmes séduisent, en mettant en valeur leurs appas par divers artifices. Ainsi le métrosexuel qui ne cherche dans les yeux de la femme que le reflet de sa propre image, n’est qu’un grand narcissique consumériste, utilisant les mêmes techniques que celles qu’il s’efforce de séduire (parfum, jolis vêtements, discours psychologico-affectif), lesquelles le méprisent tout en l’encourageant à persister dans son erreur, à être « différent » (le métrosexuel est parfois persuadé de sortir du moule, de défier le « système », auquel il contribue en vérité beaucoup, plus que les autres, par sa consommation compulsive), à être « gentil » avec les femmes, aliénées comme elles le sont par le l’extrémisme-féminisme ambiant.

Ceci est doublement dramatique, dans la mesure où le métrosexuel vit généralement dans la misère sexuelle, étant donné que les femmes cyniques qui l’entourent se gardent bien de lui accorder leurs faveurs, puisqu’elles préfèrent bien entendu les hommes, les vrais, bien qu’elle se refusent généralement à l’avouer (sauf si le métrosexuel en question est riche, auquel cas il devient bien évidemment beaucoup plus attirant, d’autant plus qu’il est aisément manipulable), et que de plus, narcissique comme il est, il est incapable de découvrir le véritable amour. Plongé dans la misère sexuelle, ne sachant ni d’où il vient ni où il va en raison de son ignorance historique pathologique et de l’incertitude de son avenir, le métrosexuel vit dans l’instant présent, se défonce avec tout ce qu’il trouve pour tromper son mal être chronique. Grand dépressif, il est du reste un énorme consommateur de drogue légale, prescrite par des psychiatres condescendants, et malgré eux complices d’une déchéance de toute une partie de la jeunesse française.

Si le Narcisse grec est né d’un viol incestueux, le métrosexuel est le fils dégénéré du féminisme et du système libéral consumériste, unis par mai 68. L’égalitarisme féministe et la féminisation de l’homme conduisent au rapprochement, à la confusion des genres, ce qui entraîne des conséquences considérables sur le foyer familial, et l’éducation des enfants. Quels pères seront ces narcisses ? Et quelles mères féconderont-ils ? Et enfin et surtout, quels enfants auront-ils ?

Laurent.

N'hésitez pas à vous abonner à notre flux rss.
Lire la suite ...!