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dimanche 14 novembre 2010

La repentance ou la destruction de la cohésion nationale.

Le 4 octobre 2010, le site internet du Figaro publiait un article intitulé « le zèle antisémite du maréchal Pétain » avec la fameuse photo de l'entretien de Montoire (Article du Figaro). Pour autant, l'intervention de l'historien Marc Ferro, historien réputé de gauche, dans l'article, se révèle être beaucoup plus nuancée que ce que le titre laissait présager.

Peu avant, Klarsfeld (Serge) avait asséné qu'il était désormais indiscutable que Pétain fut un farouche antisémite, un zélé collaborateur d'Hitler. Il avoua par là même que le précédent document sur lequel on s'était appuyé, à savoir un témoignage du ministre des Affaires Etrangères de Pétain, Paul Baudouin, n'était pas indiscutable (« On pouvait mettre ce témoignage en doute. Mais maintenant, on a la preuve définitive que le statut des Juifs relève de la volonté personnelle du maréchal Pétain »). J'avais pourtant cru que depuis Paxton, et depuis que l'idéologie de la repentance avait été sacralisée, on ne pouvait pas mettre cela en doute.

Il ne s'agit pas là de faire un débat historique sur le rôle de Pétain ; infiniment complexe au demeurant. Ce qui me préoccupe, c'est ce travail de sape de déconstruction de la cohésion nationale. On nous ressort un document pour nous expliquer quoi au fond ? que Pétain est à haïr ! N'avons-nous pas déjà entendu cela des milliers de fois ? Comme si, par ce document, Klarsfeld rétablissait une vérité oubliée...
Et pourtant, la repentance est devenue une réalité permanente. J'ai grandi dans un système éducatif qui m'a appris les terribles heures sombres, les horribles dérives de la France colonialiste, l'infâme esclavagisme napoléonien. J'ignorais, ou du moins je connaissais très vaguement, sans exagération de ma part, la grandiose épopée napoléonienne, et je maîtrisais mieux la biographie de Laval que du général Leclerc. La France n'est pas exempte de héros, mais on ne saurait plus rappeler leur vie : le « devoir de mémoire », - paradoxe fort intéressant -, les occulte constamment. Le déroulement des heures sombres est largement plus connu que l'épopée de Jeanne d'Arc. La « torture » de militaires français en Algérie nous est rappelée constamment ; l'implication d'un Lyautey dans les colonies françaises, presque jamais. De surcroît, cette obsession repentante se poursuit au-delà du système scolaire : au cinéma, chaque année, il y a forcément un film sur la Shoah et la collaboration (cette année : la Rafle) ou les atrocités de la colonisation française (Hors-la-loi) ; à la télé, forcément un reportage dessus.
Alors certes, de grandes commémorations, comme celle du 9 novembre dernier à l'occasion du 40ème anniversaire de la mort du Général ou celle du 11 novembre, subsistent. Mais on cantonne ces moments au strict minimum.

Il ne s'agit pas de nier la vérité historique, de banaliser la souffrance d'individus et de familles, d'occulter les erreurs qui ont pu être commises. Mais c'est un truisme d'une banalité affligeante qu'il faut aujourd'hui répéter : comment faire aimer la France aux immigrés qui viennent dans notre pays et qui veulent, a priori, s'assimiler, si l'on ne s'aime pas soi-même ? Si l'on pratique la repentance et la haine de soi ? Si les français haïssent leur histoire, pourquoi ces immigrés voudraient-ils « faire encore [de grandes choses ensemble] », avec tous les français (Renan) ?

Il est de bon ton d'évoquer le « vivre-ensemble » de Renan. Il est cependant plus malaisé de glorifier les grandes heures, ô combien innombrables, de l'histoire de France.

Sylvain.

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lundi 8 mars 2010

De l'appauvrissement de la langue à la fin de la pensée.

Une langue, c’est une histoire, un patrimoine, mais aussi un outil qui permet de se représenter le monde, afin de mieux l’appréhender. Mettre un nom sur une entité, c’est déjà la différencier d’une autre, et donc commencer à la comprendre. C’est encore l’expression de cette représentation du monde, par laquelle on communique avec nos semblables. La langue - ou le langage - et la pensée sont consubstantiels ; il est rare d’avoir un vocabulaire étendu et d’être un imbécile, et inversement. La langue est contingente : l’activité prolifique de l’homme est telle que les concepts (mathématiques, chimiques, informatiques...) et les découvertes abondent, entités sur lesquelles il faut bien mettre des noms... En outre, des mots apparaissent, disparaissent ou se transforment, selon l’usage qui en est fait. On ne peut guère reprocher à la langue d’évoluer, puisqu’elle est expression de la représentation du monde d’un peuple (ou d’un ensemble de peuples) à un moment donné, ce qui en fait un formidable outil d’analyse. C’est à une modeste analyse de l’évolution – on serait tenté de dire la gangrène – qui touche notre si belle langue française, que je vais me livrer ici.

Le français est une langue riche, précise et exigeante, qu’il plaît aux hérauts de la pensée unique de la simplifier, de l’abaisser continuellement, afin de servir leurs desseins. Orwell l’explique avec une inspiration géniale dans son 1984 : contrôler le langage d’un peuple, c’est réduire sa pensée, et l’en asservir d’autant mieux : « Le but du novlangue était, non seulement de fournir un mode d’expression aux idées générales et aux habitudes mentales des dévots de l’angsoc[1], mais de rendre impossible tout autre mode de pensée ». Cette transformation regrettable de notre langue s’effectue aux profits de la droite libérale et la gauche bien pensante, qui y trouvent largement leur compte. Les libéraux espèrent sur le long terme disposer d’une masse d’individus décérébrés soumis à la société de consommation, alors que les bien-pensants s’assurent de ne plus être troublés dans l’exercice de leur droit de s’octroyer un supplément d’âme, tout en méprisant et exploitant allégrement le peuple au nom duquel ils disent parler.

Cette transformation de la langue française s’effectue de différentes manières. On peut tout d’abord déplorer l’introduction et l’usage de mots (ainsi que de prénoms !) anglo-saxons. L’anglais étant une langue plus conceptuelle que le français, ces vocables suppriment l’emploi des synonymes français, qui tombent parfois dans l’oubli.

Il faut ensuite s’indigner de l’utilitarisme avec lequel la langue est transmise à l’école ; on ne recherche plus l’excellence dans la maîtrise du français, mais simplement des « notions indispensables », véhiculées par des procédés imbéciles (méthode globale), qui rendent les français de plus en plus incultes par l’abaissement de leur niveau de langage. Comment peut-on décemment envoyer en classe de sixième (voire pire !) un enfant qui ne sait ni lire ni écrire ? Aux adeptes du nivellement de l’école – et donc de la pensée ! - par le bas, je rappelle que les colons qu’ils vilipendent tant, ont appris aux autochtones le français le plus basique qui soit, afin qu’ils puissent travailler en bonne intelligence avec eux, mais rien de plus (même si de nombreuses missions, notamment religieuses se sont attachées à une transmission toute autre du français, ce qui est moins su). Nos amis les bien-pensants feraient au final, d’excellents avocats de la colonisation ! Une langue ne peut ni ne doit être réduite à ce que l’on juge – arbitrairement – comme utile, elle forme un ensemble cohérent qu’il faut envisager et transmettre de la façon la plus large et complète qui soit.

Il faut enfin vitupérer contre le foisonnement des amalgames qui empoisonnent notre liberté d’expression, cette nouvelle censure gauchiste et insidieuse, véhiculée depuis la fin des années soixante, qui consiste à pendre un mot ou un concept, et à y associer à peu près tout, et n’importe quoi qui y ressemble de près ou de (très) loin. Le nationalisme devient racisme, la politique anti-immigratoire se transforme en xénophobie et nazisme, la monarchie la tyrannie etc.. L’apogée de la pensée unique pouvant sans doute se résumer à ce seul mot « facho », sorte de pot-pourri qui résume toutes les haines gauchistes les plus virulentes, et qui peut s’appliquer indifféremment à tous leurs ennemis, recouvrant un nombre énorme de significations, jusqu’à ne plus vouloir rien dire du tout.

Comment ne pas rire (jaune) en entendant une horde de petits bourgeois gauchistes manifester aux cris de « sarko, facho, le peuple aura ta peau », alors que le fascisme est un totalitarisme où le pouvoir est concentré entre les mains de l’Etat (citons Mussolini « Tout par l'État, rien hors de l'État, rien contre l'État! ») qui n’admet aucune opposition ? Alors que Sarkozy n’a en France aucun pouvoir, soumis comme il l'est au marché mondialisé ? Ne seraient-ce pas ces petits bourgeois, dont les parents détiennent le capital, et qui censurent leurs adversaires, les vrais fascistes ?

Laurent.

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[1] Dans 1984 de Georges Orwell, régime politique fictif très proche du communisme.
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