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dimanche 2 mai 2010

De la mort de Dieu à la censure.

Comment continuer à employer Eric Zemmour, chroniqueur de talent mais dont les frasques répétées lui valent l’opprobre des associations antiracistes et féministes, et même des démêlées judiciaires, tout en restant malgré tout une chaîne respectable ? France 2 a trouvé la solution (et était probablement gentiment invitée à le faire par des groupes de pression influents) : les Infiltrés. Les Infiltrés c’est en gros une série de reportages « spectaculaires », réalisés de manière à tenir en haleine le public. Il s’agit d’indigner le bourgeois, et d’égayer un peu la vie monotone du français moyen, comme moi, supposé vaguement idiot et facilement impressionnable. Et les Infiltrés, diffusés ce mardi sur France 2 ont fait fort cette fois-ci, en s’attaquant aux milieux d’extrême droite catholique bordelais, dans un reportage savamment intitulé « à l’extrême-droite du Père. »

Il n’est pas question ici de s’attaquer aux diverses techniques de manipulations de paroles, d’images et des mensonges qui sont des stratagèmes utilisés pour ajouter au scandale, et au sensationnel. Dies Irae, l’association dont il est question se défend fort bien elle-même sur son site, et mon propos ici, n’est absolument pas de la défendre. Ce qui est beaucoup plus intéressant, c’est la démarche, la thèse de ce reportage.

Le simple choix de s’intéresser à l’extrême droite catholique est particulièrement révélateur, et semble fort a propos ; alors que l’Eglise ressort salie de l’affaire des prêtres pédophiles, la voici à nouveau aspergée par le scandale : elle abrite en son sein d’odieux révisionnistes, et intégristes qui la gangrènent. Décidément, il ne fait plus bon d’être catholique, en France. Travailler sur une association religieuse d’extrême droite est du pain bénit pour l’homme de gauche qui souhaite botter l’ensemble des « fachos » en touche ; la religion n’étant pas la raison, il apparaît d’autant plus facile de discréditer le discours tenu par ces gens, considéré comme un délire paranoïaque.

Peut-être que Dies Irae est véritablement une association raciste, antisémite et intégriste, cela m’importe peu. Je condamne par ailleurs vivement les propos haineux et bellicistes qui ont été prononcés par certains des intervenants, et j’avoue avoir ri jaune lorsque j’ai entendu un gamin entonner des « chansons nazies ». Ce qui est plus ennuyeux au contraire, c’est qu’à ces propos inacceptables, sont mêlés d’autres propos plus défendables (comme sur le libéralisme), ou qui méritent largement réflexion (comme le rôle tenu par le maréchal Pétain), et que Zemmour, Soral ou simplement Sylvain et moi aurions pu tenir, sans pour autant être fascistes, antisémites ou intégristes. Cette dévaluation de légitimité de certaines problématiques commence à être inquiétante, et à ressembler à de la censure....

Pire encore, ce type de reportage, loin de montrer des réalités, remue le couteau dans la plaie, et entretient un climat de haine entre ceux qui se sentent « stigmatisés », et qui considèrent la France comme un pays raciste ou antisémite, et ceux qui voient leurs propos déformés, et se sentent encore plus incompris. C’est ce genre de messages qui poussent chaque jour un peu plus la France sur la voie de la guerre civile, de l’éclatement de la Nation.

Laurent.

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La fameuse « reductio ad hitlerum ». L’indépassable « mort aux fachos ». L’éternel discrédit par le rappel des « heures sombres de l’histoire ». L’argument est implacable. Il met fin à toute discussion.

Caroline Fourest, dans le débat qui suit le reportage des « Infiltrés », interroge son interlocuteur, un lefebvriste : « le Maréchal Pétain est-il un modèle pour notre jeunesse ? ». On devine aisément l’invective qui se cache derrière cette question ironique. Lorsque l’abbé Paul Aulagnier répond « eh bien, c’est un grand débat historique », Fourest affiche un grand sourire et, subrepticement, lance un heureux « voilà ». Elle a réussi. Son sourire triomphal en dit long. L’abbé est assimilé aux abrutis que l’on a pu voir dans le reportage, car Fourest sait qu’une telle réponse a de telles conséquences : en effet, le reportage a montré au préalable que celui qui est prêt à débattre sur le rôle de Pétain durant la Seconde Guerre Mondiale est à mettre sur le même plan que celui qui vante les « Carnets de Turner » (1). Les propos de l’abbé, fussent-ils intéressants et porteurs de réflexion, sont désormais discrédités. Il est définitivement vaincu.

C’est toute la rhétorique bien-pensante qui est dévoilée par l’article de Laurent. C’est tout un ensemble d’idées, de valeurs et de pensées qui sont discréditées, car perpétuellement ramenées au dictateur nazi. On a beau se débattre, s’écrier, rejeter cet amalgame stupide et attentatoire à la liberté d’expression : il est trop tard, on n’accorde pas la parole à un SS.

Sylvain.

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(1) « Livre » violemment raciste dont l’une des personnes interrogées dans le reportage fait l’apologie.
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dimanche 10 janvier 2010

Pourquoi veulent-ils tuer l'école : histoire de la (vraie) fin du monde.


L’école est un lieu d’apprentissage. Cette petite phrase toute simple, et que personne ne saurait décemment contester, ne correspond plus de nos jours qu’au lointain souvenir de ce qu’était l’Instruction Publique, et qui est devenue l’Education Nationale. Jean-Paul Brighelli, dans son excellent livre La Fabrique du Crétin nous peint un bien triste tableau : le niveau scolaire national, nivelé vers le bas tend vers le pathétique. En voulant réduire les inégalités, et éradiquer « l’injuste » élitisme au nom de la démocratisation, on n’a non seulement pas réduit le problème de l’accès aux plus hautes fonctions des jeunes issus des milieux les plus défavorisés (au contraire, le pourcentage de ce type d’élèves dans les grandes école a beaucoup diminué) mais on a davantage creusé le fossé existant entre les fils de nantis, élèves des meilleurs lycées parisiens, et ceux à qui en ZEP, on fait étudier du Beigbeder...

Mais la baisse du niveau scolaire n’est pas seule cause de l’hécatombe intellectuelle qu’est devenue la France. On a transformé un lieu d’apprentissage, en un lieu de socialisation, d’éducation, et même de flirt, en instaurant la mixité des classes. Comment ne pas avoir l’air vaguement idiot en proposant ensuite d’installer des distributeurs de préservatifs dans les lycées, en organisant des journées de prévention contre les maladies sexuellement transmissibles ? Ou en proposant un Pass contraception ? « Dieu rit de ceux qui déplorent les effets des causes qu’ils chérissent... »

Si l’on charge l’école de l’éducation, en plus de l’enseignement, c’est parce qu’on a provoqué l’implosion de la famille en soutenant la généralisation du divorce, en contestant l’autorité du père, en remettant en cause le rôle de l’autorité parentale par l’assistanat public, en admettant l’émancipation du mineur, le tout sur un fond de libéralisme social, masquant mal les intérêts économiques en jeu. Pour éviter que nos charmantes têtes blondes (!) en mal d’identité ne se perdent, et pour pallier la violence croissante des banlieues, il fallait former les professeurs à éduquer, il fallait leur apprendre la pédagogie. Mais apprendre la pédagogie aux professeurs, c’était aussi négliger leur formation théorique, et enjoindre les parents à se dessaisir encore davantage de leur rôle éducatif, et à se reposer doublement sur les biens frêles épaules des professeurs qui ne sont formés...Qu’à moitié.

On assiste à un invraisemblable échange de prisonniers : l’Etat, grâce aux assistants sociaux s’immisce dans une vie familiale qu’il s’efforce de normaliser après l’avoir atomisée, alors que les parents violent le sanctuaire de l’instruction qu’est l’Ecole, où ils n’ont pas leur place. Dans ce jeu de dupes, personne ne sait où est sa place, et notre système engendre des générations de paumés narcissiques (à qui on apprend qu’il faut avant tout s’exprimer, et que toutes les opinions se valent), incultes et déprimés, peinant à trouver un sens à leur vie, et engraissant les entreprises pharmaceutique en carburant aux antidépresseurs.

Pour reprendre Eric Zemmour, posons-nous non pas la question de savoir quel monde nous allons laisser à nos enfants, mais quels enfants nous allons laisser au monde...

Laurent.

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« Nous avons gagné culturellement et socialement, mais nous avons perdu politiquement » proclame Daniel Cohn-Bendit. Malheureusement, je me résigne à avouer qu'il a raison.
« Pour nous, l’homme était forcément bon » continue-t-il... Forcément, l'enfant l'est d'autant plus : c'est la victoire d'Emile de Rousseau; c'est l'enfant-roi, avant même l'individu-roi. Comme le montre Laurent, on jette l'instituteur, transmetteur du savoir, comme on jette le Père.
Si l'on ose penser autrement, c'est l'opprobre, car l'autorité, c'est le fascisme, c'est la négation de la liberté. C'est d'ailleurs à cet opprobre qu'on reconnaît les legs de Mai 68 : « Touche pas à ma liberté » (de consommateur individualiste, oublient-ils de préciser, ces soixante-huitards).

J'ai du mal à comprendre. Pourtant, je ne fus pas un enfant sage : j'étais même un de ces cons qui croyaient bon de répondre à ses instituteurs. Mais, je n'arrive pas à concevoir que la liberté, comme le pense Mai 68, c'est savoir consommer sans réfléchir, assouvir ses désirs sans comprendre. On ne peut pas s'étonner après que les grands capitalistes apprécient ces Cohn-Bendit, ces Besançenot...

Sylvain.

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dimanche 13 décembre 2009

Vive la Démocratie... Vive la Suisse !

« Le vote de la honte », voilà le titre du quotidien français Libération (journal que nous devons notamment à Jean-Paul Sartre...), au lendemain de la votation suisse sur l’interdiction de la construction de nouveaux minarets. Par ailleurs, l’ensemble de la gauche bien-pensante, indignée est immédiatement montée au créneau, terriblement choquée. Quelle honte en effet, quelle honte...

Quelle honte en effet que de se permettre, avec des valeurs de petit bourgeois libertaire français, de critiquer et de donner des leçons à un pays qui, jusqu’à preuve du contraire est souverain, et dont les mécanismes constitutionnels ne nous regardent en rien !

Quelle honte que de cracher sur le peuple Suisse, lorsqu’en France on prône la démocratie. « Le peuple peut se tromper » nous dit-on. Soit, c’est possible. Mais en ce cas, soyez cohérents, mesdames et messieurs les élites. Vous qui méprisez, et bafouez le peuple, en lui proposant une Europe ultralibérale et technocratique (à laquelle personne ne comprend rien), qui le faites revoter lorsqu’il ne suit pas vos sages conseils (Irlande), ou qui passez tout simplement outre sa volonté en ignorant le résultat d’un référendum populaire (France)... Eh bien, supprimez la démocratie !

Quelle honte enfin que de qualifier le vote suisse de raciste et/ou de xénophobe, alors qu’il est avant tout un vote laïque et culturel. La laïcité, valeur fondamentale de la société française, s’attachant à expulser la religion de la sphère publique vers la sphère privée est invoquée – essentiellement par la gauche - lorsque ça l’arrange; c'est-à-dire notamment quand Sarkozy copine avec le pape. Cependant, pour peu que soit remis en cause le multiculturalisme, et la voilà oubliée la laïcité ! (Évidemment supplantée par la « liberté de culte ».)

Les suisses s’opposent à ce qu’ils considèrent être une islamisation de leur société. Leurs revendications ne méritent-elles pas d’être prises en compte ? (D’autant que de récents sondages nous indiquent que vraisemblablement un référendum français aboutirait à la même réponse –mais pour les constructions de mosquées.) Rappelons pour mémoire que les minarets ne sont pas obligatoire pour l’Islam (la Mosquée de Jérusalem n’en a pas !), et qu’au>tour de ces minarets (dont la fonction première est d’appeler à la prière), c’est terre d’Islam (terre d’Islam dans un pays laïque !). On peut comprendre la crainte de la population suisse ! Rappelons aussi que si la France - comme la Suisse - est très tolérante à l’égard des autres religions, ce n’est pas le cas de nombre de pays musulmans.

Concluons sur une petite note humoristique : l’éventuel recours devant la CEDH que se proposent de faire les Verts suisses. Si l’on passe outre le fait que celui-ci est à côté de la plaque (ils s’insurgent contre une atteinte au droit de chacun de pratiquer sa religion...), ce recours est parfaitement emblématique d’un mépris du peuple, d’une défiance à l’égard de l’expression démocratique suisse, de ces élites qui encore une fois souhaitent faire fi de la volonté de ceux qu’ils représentent (de moins en moins). Un juge, tout aussi compétent qu’il soit, n’a pas à aller à l’encontre de la volonté souveraine du peuple, ce même peuple dont est issue la loi, votée par ses représentants, et que le juge est censé... appliquer.

Laurent.


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Hitler est de retour : « Pogrom », selon un dessin de « le Temps », journal fameux de Genève.

Le saviez-vous ? Walter Lippmann et Edward Bernays, deux théoriciens des relations publiques, prônaient la démocratie du peuple par les élites. Qu'est-ce ? Le peuple est trop ignare pour comprendre quelque chose : les élites doivent le guider. Mais, il faut leur faire croire que nous sommes en démocratie, sinon, le peuple risque de gronder. On y est.

Pour reprendre G. Orwell : « Tous les animaux (comprendre "hommes") sont égaux mais certains sont plus égaux que d'autres ». Et on nous vante la Révolution, l'égalité, tout ça. De qui se moque-t-on ?

Finalement, c'est le retour du despotisme éclairé. Tiens, c'est le fondement même de l'Union Européenne (comme très bien noté par Laurent); intéressante collusion. Mais le peuple sait se réveiller quand il le faut ! Merci la Suisse, Bravo la Suisse !

Sylvain.

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dimanche 4 octobre 2009

Nous démocrates, vous prions de ne pas voter, ni de parler.

Lorsqu'en 1984, aux européennes, le Front national obtient 10,9%, l'élite française crie gare à la montée du racisme et du fascisme. Immédiatement, le mouvement et son leader, Le Pen, sont diabolisés (à tort ou à raison, peu importe) et médiatiquement ostracisés (sauf pour annoncer une nouvelle connerie du leader). Surtout, cette même élite qui, bien sur, comprend tous les problèmes sociaux de la rue (surtout ceux de rue Saint-Honoré), n'hésite pas à dire que la totalité des électeurs ne sont que des racistes nostalgiques du IIIème Reich, et qu'il ne faut leur accorder aucun crédit. En témoigne ce propos de J.-.F. Kahn : « les électeurs du Front national sont très cons : ce qui les caractérise, c'est leur idiotie totale, c'est leur inculture ». Résumons : il y aurait donc eu, dans les années 80, une poussée raciste et fasciste, et celle-ci aurait provoqué un gain de 4 millions de voix au Front national en moins de 6 ans (le parti ayant eu 0,33% aux législatives de 1978). Voilà qui prouverait la théorie de Bernard-Henri Lévy sur le racisme français.

Maintenant, soyons sérieux. D'abord, peu importe Le Pen car ce sont les électeurs qui nous intéressent ici. Raisonnablement, on ne peut pas considérer tous ses votants comme racistes : même le nombre de votes pour Hitler a été plus progressif. Comment 4 millions de racistes auraient-ils pu émerger en moins de 6 ans dans un contexte international, économique et culturel beaucoup plus calme que celui des années 30 ? La réponse est très simple : les électeurs du Front National ne sont pas tous des racistes. Dès lors, nos médias négligent, ou plutôt méprisent cette partie de la population; leurs préoccupations sont ignorées. Que sait-on de celles-ci ? Si le Front National a persisté dans le temps, ne faudrait-il pas s'interroger ? Ne faudrait-il pas les écouter ? Ensuite, si l'on croit à la démocratie, nous leur répondrons éventuellement que leurs préoccupations ne peuvent être atteintes, ou qu'elles sont contraires à l'intérêt général.

Le Front national pose des questions concernant la Nation (que l'on accepte son concept ou non), les valeurs (que l'on juge ineptes ou pas), le travail. Ce ne sont pas des questions qui méritent d'être évoquées ? En ce cas, autant le dire tout de suite. Concernant l'immigration, un thème récurrent au Front national (et non pas la race), je ne suis pas partisan de l'immigration zéro : Ne peut-on pas écouter les gens, d'ailleurs pas forcément partisans de l'immigration zéro non plus, qui ont des préoccupations à propos de ce phénomène en général ? Je ne dis pas qu'il faut adhérer à leurs idées. Je parle seulement d'écouter. Un mot qui se perd au nom de la tolérance, quel paradoxe.

Sylvain.

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